» Miroir, mon beau miroir, dis moi… »
L’histoire débute avec le mythe de Narcisse : Narcisse est un jeune chasseur subjugué par son reflet dans l’eau, tellement subjugué qu’il se laisse mourir absorbé par l’amour de l’image qu’il se renvoie.
La société actuelle est une société de l’apparence, au risque de la transparence. L’exemple le plus flagrant demeure les réseaux sociaux où l’image se cultive, s’arrose et s’entretient comme une précieuse plante.
Les relations sociales accordent désormais une prédominance au tableau que l’on donne à voir au profit de l’action et du mouvement. Toutefois, une société de l’image n’est pas une société qui équivaut à l’immobilité, c‘est une société qui mesure la valeur des rapports sociaux à » la qualité » de l’image renvoyée.
La conséquence de cette forme de négociation est l’influence démesurée accordée au désir de l’autre, à son regard, à son jugement, devançant vos propres désirs jusqu’à effacer vos propres envies, supprimer votre propre singularité.
Ainsi, la pathologie narcissique qu’on appelle communément » faille narcissique » ou » carence narcissique » se situe dans l’insuffisance autant que dans l’excès d’estime de soi. Cette souffrance peut alors s’accroitre – comme mentionnée plus haut – par un contexte, une mode ou une image véhiculée par la société. Toutefois, elle reste bien souvent la conséquence d’un héritage familial et affectif difficile.
Allouer autant de soin à son image et ses performances, c’est donner à l’auto – jugement un poids déraisonnable agissant sur le moral et l’équilibre au quotidien.
L’estime de soi devient alors le baromètre de l’humeur. L’amour de soi, une ombre qui nous poursuit sans cesse pour le meilleur et pour le pire.
À la limite
Les troubles narcissiques camouflent une appréciation de soi aussi fine et instable qu’un funambule en équilibre sur son fil. Ces troubles englobent parfois un manque de cohérence psychique qui se traduit par un sentiment de vide et d’abandon.
Qualifiées de Borderline, ces personnalités souffrent d’un malaise chronique avec une forte variabilité émotionnelle et une relation au monde et aux autres instable.
Si on parle de « clinique de l’agir », c’est pour traduire la tendance du Borderline à suivre ses impulsions. Ces personnalités dites limites ont tendance à privilégier un mode de fonctionnement tourné vers l’extérieur et symbolisé par l’application d’actes agressifs. Lorsque ces conduites sont tournées vers soi, le borderline a tendance a suivre des comportements de types intoxications ou mises en danger.
En résumé
On a vu brièvement comment le trouble de l’estime de soi s’éloigne d’une vision du « Narcisse » orgueilleux et dominateur, pour se rapprocher d’une fragilité excessive où la personnalité et l’image sont très perméables à l’environnement, entrainant alors des réponses et des élaborations pas toujours adaptées à la situation.