Une consoeur psychologue qui fut aussi ma formatrice il y a quelques années m’avait recommandé la lecture d’un ouvrage de Daniel Zagury (2018) » La barbarie des hommes ordinaires »…
Je viens de terminer le premier chapitre sur le crime passionnel, et le constat est sans appel : la psychologie clinique a besoin de la psychanalyse, la clinique dite « psychodynamique ».
Elle a besoin de ses conceptualisations, de sa classification, de sa complexité et bien évidemment de son éthique : le savoir est du côté du sujet, et pourquoi pas du criminel. Le premier chapitre démontre une chose importante : le criminel, comme le « névrosé du quotidien », ne rentre ni dans les tableaux ni dans les statistiques, et surtout c’est lui qui permet d’enrichir le savoir du praticien.
Dans le livre, la démarche de l’écrivain-psychiatre est authentique et sincère, on ressent en quelques lignes l’aspect humble de la pratique du thérapeute…
Alors un grand STOP à la simplification de l’approche thérapeutique, aux techniques toutes faites, aux réponses faciles, à la bienveillance et au bonheur. La société est extrêmement violente et extrêmement malade. Les psychologues cliniciens sont aujourd’hui essentielles pour penser les mutations civilisationnelles qui s’imposent à tous, et il est impossible pour nous d’être dans le déni du réel. La psychanalyse est un alliée de taille pour comprendre, mesurer, jauger, éclairer, soulager…. pour se remettre en question et pour penser le monde de demain car la conceptualisation psychanalytique est, au contraire de ce qu’on lui reproche – c’est à dire d’être vieillissante, moderne et pertinente car universelle.
Alors à mes chères collègues clinicien et non-dogmatique, je dirai de mettre un dernier coup de pelle aux vieux dinosaures qui nous font encore (un peu) de mal, et un premier coup de pelle aux faux-amis qui se font l’alliance d’une psychologie pseudo-médicale, objectivante, déniant l’inconscient, moquant « la vie psychique ».