Phobie scolaire : être à l’écoute de l’angoisse

4,Oct,2021 | Non classé | 0 commentaires

Les études récentes montrent une augmentation de la souffrance des adolescents avec une aggravation des symptômes préexistants jusqu’à l’apparition de signes inquiétants chez une population qui se croyait « à l’abri ». Le retour à un semblant de vie normale a dévoilé également un ensemble de phénomènes qu’il serait sans doute naïf de considérer comme détachés de ces mesures. Attachons nous à décrypter l’explosion des phobies scolaires.

 

Depuis près d’un siècle, la psychanalyse nous enseigne qu’une phobie est le résultat de la fixation de l’angoisse sur un objet ou une situation. Depuis quelques mois et la réouverture des établissements scolaires,  nous assistons à une explosion des « phobies scolaires ». D’où cela peut-il venir ? Et que cela cache-t-il réellement ?

 

De nombreux parents ont observé que les confinements répétés ont créé davantage de joie dans les foyers de leurs adolescents qu’une réelle crainte de la mort ou de se sentir touché par la maladie. Très peu d’adolescents viennent donc manifester une angoisse de la mort, pour autant, l’explosion des phobies scolaires est symptomatique du passage adolescent, l’angoisse est le témoin visible de son importance et son enjeu.

Nous avons pu observer deux phénomènes majeures liés au confinement :

_ L’ enfermement dans un système familial défaillant, c’est-à-dire une impossibilité pour l’adolescent de retrouver à l’extérieur du domicile ses ressources et le contrepoids vital à son fonctionnement psychologique (amis, activités, etc.).

_ Un enfermement dans le virtuel ou le rien, avec comme analogie la conséquence que l’on retrouve dans toute conduite addictive, c’est-à-dire la coupure avec l’autre. Un prison doré pour certains adolescents chez qui cette notion d’altérité est tout l’enjeu notamment lorsque l’autre peut être persécutant ou menaçant. 

Le retour à l’école, c’est donc le retour à une forme d’altérité ou de tiers.

La psychanalyse a tendance à caractériser la phobie comme une forme de plaque tournante, un rond-point sur lequel l’angoisse va se fixer pour ensuite emprunter une bretelle de sortie plutôt qu’une autre. La phobie est par définition une problématique adolescente car elle se situe sur ce rond-point où se joue la différence des sexes et des générations.

 

L’explosion des phobies scolaires suite au confinement fut une manière  d’accélérer le désinvestissement du lien social par un retrait qui ne vise pas seulement à exclure l’autre, mais à s’exclure soi dans le rapport à l’autre.  

Ainsi, toute la question de la scolarité se travaille comme la vision de l’iceberg Freudien : une partie visible qui se confirme par l’impossibilité à se lever ou à pénétrer dans l’établissement, et une partie invisible qui peut révéler une problématique familiale et/ou scolaire que l’adolescent joue dans le fait de « rester à domicile », une forme de réponse par l’évitement, l’isolement et l’inhibition aux interrogations du « Qui suis-je » et « Que suis-je »…

 

 

Bonjour,

Psychologue sur Nice,  je vous partage le fruit de réflexions sur nos comportements et des solutions pour faire face à vos troubles.

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